-Marlène, tu es un jeune auteur à succès. L’un de tes livres : « j’aime ma famille » sortira en édition de poche en juin prochain, preuve qu’il a trouvé son public. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire sur ce thème ?
Merci, merci… en fait, l’idée de J’aime ma famille (http://jaime-ma-famille.blogspot.com) est venue tout simplement en parlant avec des amis pendant une soirée, chez moi, peu avant mon mariage.
On s’est aperçu qu’on avait tous
Initialement, on a mis tout ça par écrit pour partager ces brèves entre nous, puis on en a fait un blog pour la blague, sans réelle charte graphique ni stratégie marketing, et les lecteurs se sont reconnus…
-L’écriture est un acte fascinant pour beaucoup de gens. J’aimerais savoir deux choses, du genre « secret de fabrication » : comment as-tu écrit ce livre ? et combien de temps lui as-tu consacré, du projet initial au mot fin ?
J’aime ma famille, c’est un peu particulier : on l’a écrit à deux, l’équipe Loïc Lecanu / Marlène Schiappa. Les gens qui écrivent en duo savent bien que c’est plus difficile que d’écrire seul... Mais le rendu est aussi meilleur.
Ecrire seul, ça peut devenir un processus douloureux, ça demande de la solitude, de l’introspection, de la concentration qui fait oublier tout le reste. Il y a un très bon livre sur ce sujet co- écrit par Laure Adler « Les femmes qui écrivent vivent dangereusement », c’est la suite de « Les femmes qui lisent son dangereuses ». Elle explique que les femmes qui écrivent sont invivables au quotidien.
Loïc est l’un des meilleurs amis de mon mari, et on s’est rencontrés sur un malentendu il y a quelques années. On s’est très vite mis à écrire des textes à deux, par mail. A deux, on se censure moins aussi, on alimente l’un l’autre le délire… On s’est beaucoup retrouvés à la bibliothèque de Beaubourg, on commençait par discuter et on jetait des idées sur un papier. Ensuite, on mettait en ordre et on développait nos idées.
Initialement, on était toujours très concentrés et puis parfois, on s’éloignait du sujet et on partait dans des private jokes horribles (beaucoup ont été censurées par l’éditrice pour nous éviter des procès) avec des fous rires bruyants. Nombre d’étudiants ont du rater leur thèse en 2009 à cause de nous. Pardon. Vraiment.
-Sur le site « Maman travaille », un des thèmes de base, qui concerne plus ou moins tout le monde - surtout les femmes !...mais pas que, soyons juste - c’est la conciliation vie professionnelle/vie privée. Alors, toi, la working girl mère d ‘une petite fille, tu écris à quel moment de la journée et pourquoi plutôt à ce moment là ?
Tout le temps. Je suis phobique du temps perdu ; comme tu le sais. Si certains de tes lecteurs sont comme moi, je leur recommande la lecture de « treize à la douzaine » qui explique comment utiliser la moindre parcelle de temps et d’espace disponible. Je me lève très tôt, vers 6 heures, j’écris et je travaille jusqu’à 8 heures. Dans le métro, le train, le taxi, j’ai toujours un bloc-notes. Je me couche très tard, comme beaucoup…
Mais la nuit est la période que je préfère : personne ne téléphone, n’envoie de mail, ne réclame quoi que ce soit, on est seul avec son ordinateur – ou son cahier. D’où ce que dit Laure Adler sur le rythme de vie « dissolu » des femmes qui écrivent…
-Je suppose que tu as d’autres projets d’écriture, tu peux en dire deux mots, ou bien c’est top secret ?
Oui, de plus en plus, c’est une drogue douce… Je viens de terminer deux livres à paraître à la rentrée : d’abord en septembre 2011 le guide Maman travaille, qui s’appellera Maman travaille, le guide (quelle imagination !) chez First, avec des illustrations de Nathalie Jomard. Ensuite, un livre sur le divorce chez La Musardine (le pitch : comment surmonter l’épreuve du divorce pour en tirer du positif)
Je viens de signer pour deux autres manuscrits à paraître en 2012 : l’un d’eux sera destiné aux mères au foyer qui ont envie de retravailler après une pause, l’autre portera sur l’éducation, il sera écrit avec ma sœur Carla qui est enseignante, traductrice et chroniqueuse et illustré par Camille Ravier du blog camilla gallapia.
D’autres projets sont en cours, je participe à un livre collectif sur les séries télévisées, à deux projets sur les femmes et l’emploi, et Loïc et moi avons un projet lié à la banlieue…
J’écris aussi des nouvelles et de la fiction sous pseudonyme. Je travaille en ce moment sur deux romans : l’un très léger de type comédie familiale à quatre mains, et l’autre beaucoup plus sombre – mais j’hésite encore à le publier. Je me donne plus de temps pour ces deux projets, ce serait prématuré de les sortir maintenant. Comme dit l’adage, « on n’a jamais vu un sprinter gagner un marathon » alors je ralentis un peu le pas…
-Le 1er avril 2011 est sorti le jeu « j’aime ma famille », c’est quoi, c’est pour qui ? Raconte
Il faut rendre à César ce qui est à Marabout. En fait Lisa, l’éditrice qui pilote la collection Marabulles (où est publiée Margaux Motin entre autres) a repéré J’aime ma famille chez Robert Laffont, au moment de la première parution. Marabout a donc racheté les droits de ce livre pour l’adapter en BD. Entre temps, ils ont donc sorti le livre de poche (en juin) avec une toute nouvelle couverture et une postface des auteurs, et cette boîte-jeu, le 1er avril.
Quand on nous a parlé d’un jeu, initialement, on était sceptiques, je t’avoue… mais finalement le coffret une fois terminé nous a conquis ! Ce n’est pas vraiment un jeu de société avec des cases et des dés, il s’agit de tests et d’un lot de 150 cartes avec les brèves de familles, elle coute 9 euros, je crois.
C’est une boîte légère à ouvrir lors d’une soirée entre amis ou d’un pique-nique en famille, pour lancer une conversation, dédramatiser ses propres histoires de famille, se comparer, se rassurer ou tout simplement sourire…