L'Antiquité au service du management?
Les coachs utilisent beaucoup les outils classiques du développement personnel. Pour ma part, dans ma pratique, surtout auprès des hauts managers, j'ai souvent recours aussi à une batterie de type : "Problème Solving Program".
Je vous présente ici l'un de ces outils, appelé modèle SMART :
S : Spécifique
M : Mesurable
A : Acceptable
R : Réaliste
T : Temporel
Pour être plus précis, (S) signifie une définition claire d'un objectif donné, (M) mettre en oeuvre des instruments de mesure de progrès au cours du processus (très utile pour la cohésion d'équipes), (A) valider que le projet soit réalisable et pertinent en tenant compte de multiples paramètres (eux-mêmes à définir), (R) se poser des questions de type : est-ce le bon moment? Travaillons nous avec les bonnes personnes?, (T) se donner impérativement une date butoir pour éviter que d'autres tâches moins importantes prennent notre temps et notre énergie, et donc le pas sur notre objectif.
Cela parait simple. Ca ne l'est pas! Ce n'est pas par hasard si les hauts managers font appel à des coachs.
Le niveau de difficulté augmente avec le modèle GROW, mis au point par John Whitmore. Je trouve ce modèle plus pertinent quand j'ai en face de moi un entrepreneur ou quelqu'un qui veut monter un projet d'entreprise. Il inclut au questionnement des valeurs éthiques. La première interrogation étant ici : est-ce que ce que je fais ou le projet que je veux mettre en oeuvre correspond à ma personnalité, mes aptitudes et à mes valeurs? Pour réussir, parce que c'est le but ultime recherché est là, ces paramètres sont vraiment à visiter. Un autre également, et non des moindres : la notion de plaisir. Pour réussir véritablement, il est indispensable d'avoir du plaisir à ce qu'on fait.
Par aillleurs, je ne suis pas d'accord avec la notion d'autocoaching promue par John Whitmore. L'autocoaching, ça marche autant qu'une thérapie sans thérapeute.
Les modèles américains sont complexes et parfois confus. Il y a un intérêt économique évident derrière cela : plus c'est compliqué, plus ça demande d'heures de formation et plus ça bluffe le client qui trouve celui qui possède ce savoir très, très intelligent.
Mon modèle préféré, mon chouchou, est quelque chose qui apparait dans les textes au premier siècle après Jésus Christ. Quintilien, orateur et rhétoricien latin propose sa formule magique : "Quis? Quid? Ubi? Quibus auxiliis? Cur? Quomodo? Quando?". C'est beau comme du Rosa,Rosa, Rosam... Pour ceux qui ne parlent pas latin dans leur vie quotidienne, c'est : Qui? Quoi? Avec quels moyens? Pourquoi? Comment? Quand?
En rhétorique, on appelle cela "les circonstances". C'est décliné comme suit : la personne, le fait, le lieu, les moyens, les motifs, la manière, le temps.
Ca vous parle mieux? Moi aussi. Parlez en à vos amis.