Voici la suite de mon article sur la hiérarchie des besoins humains. Là, je relaie une publication de l'université d'UCLA :
NEURO: Pourquoi le lien social est aussi fondamental qu’un toit et de la nourriture (source UCLA - Université de Californie et Los Angeles)
Cet ouvrage du neuroscientifique Matthew
Lieberman de l’Université de Californie-Los Angeles, « Social: Why Our Brains
Are Wired to Connect » explique pourquoi le lien social est devenu un besoin
humain fondamental au même titre qu’un abri, de l’eau et de la nourriture. Ce
n’est pas un simple constat mais le résultat de l’examen de plus de 1.000
études portant sur les transformations de notre cerveau au cours de 250
millions d’années d'évolution qui font, écrit l’auteur, qu’aujourd'hui nous ne
sommes pas seulement plus connectés mais « plus dépendants du monde social ».
« Être socialement connecté est la grande
passion de notre cerveau », écrit le Pr Lieberman, l'un des fondateurs des
neurosciences cognitives sociales, une discipline qui analyse comment les
fonctions cérébrales sous-tendent nos comportements sociaux. Il exerce comme
professeur de psychologie à l’UCLA et professeur de psychiatrie et des sciences
comportementales à l'Institut Semel de l'UCLA de Neuroscience. Il explique ici
que notre prédisposition sociale peut expliquer notre besoin actuel d’utiliser
autant les médias sociaux ou de nous intéresser autant aux interactions sociales
des autres à travers les « séries » ou les émissions de télé-réalité. Ainsi,
selon sa théorie, Facebook et autres réseaux sociaux répondraient aujourd’hui à
un besoin humain fondamental et ce besoin de lien social serait inscrit dans
notre système d’exploitation pour des dizaines de millions d'années.
Un nombre croissant de recherches montrent la
nécessité de la relation sociale pour la santé, physique comme psychologique.
Cet ouvrage a passé en revue plus de 1000 études qui aboutissent à la
conclusion que l’Homme est devenu, au fil du temps, de plus en plus socialement
connecté au point d’être devenu dépendant du lien social. « Les mammifères sont
socialement plus connectés que les reptiles, les primates plus que les autres
mammifères et les humains plus que les primates. Le lien social est devenu
essentiel à notre survie. L'évolution a induit que la meilleure façon de nous
rendre plus efficace consiste à nous rendre plus social ». Ces conclusions sont
également issues des recherches menées par l’équipe de l’auteur par imagerie
par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) montrant que les mécanismes
neuronaux font de nous des êtres profondément sociaux. Les expériences de rejet
social ou de perte sociale entraînent de la douleur « dans le cerveau ». La transmission
des idées à l’autre est une des conditions des changements sociétaux.
Des conséquences pour l’organisation de notre
société : L’auteur indique que nos institutions, comme les établissements de
santé par exemple, plus structurées en fonction de notre nature sociale et
fonctionnant avec plus de lien social, seraient plus efficientes. Notre système
éducatif, écrit-il devrait être guidé par les principes du cerveau social.
Concrètement, cela signifie que l’enseignement pourrait être considérablement
amélioré par l'exploitation du potentiel social du cerveau. En histoire par
exemple, s’attacher plus aux grands personnages à leurs pensées et leurs
motivations serait plus efficace que de les dénuer de tout caractère social et
de les ramener juste à une période de l’histoire. « Trop souvent, nous enlevons
ce qui rend l'information mémorable et nous insistons sur la chronologie en
laissant de côté les motivations de l’homme ».
De même, une information est mieux mémorisée
lorsqu’elle est partagée « socialement ». Pour certaines matières, l’auteur
suggère des profs plus jeunes et des méthodes d’enseignement plus interactives.
Des conclusions valables aussi pour l’économie
et les affaires : En comprenant mieux les motivations sociales de la
population, les entreprises, certes ouvriraient de nouveaux marchés, mais,
au-delà, en optimisant le lien social à l’intérieur de l’entreprise «
activeraient » le système de récompense du cerveau de manière aussi efficace
qu’avec une incitation financière. Une étude montre, sur 60.000 dirigeants que
moins de 5% d’entre eux ont mis en place la « socialisation » dans l’entreprise.
Voici la Vidéo :